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BIODIVERSITÉ : C’EST UN JARDIN que naturels. Autre arme contre les insectes indésirables :
EXTRAORDINAIRE… la confusion sexuelle. Elle consiste à saturer l’atmosphère
de l’odeur de la femelle prête à être fécondée. Les mâles ne
réussissent alors plus à reconnaître les vraies femelles des
leurres. En perturbant ainsi la reproduction d’une espèce, on
parvient à limiter sa propagation sans l’éliminer totalement.
« L’autre intérêt de cette technique est qu’elle permet de cibler
une espèce précise, souligne Bruno Pèbre. Par exemple, Lobesia
Botrana est une tordeuse de la grappe. Il est possible de la
confuser, tout en laissant les autres papillons tranquilles ».
Enfin, la biodiversité permet l’apparition d’une flore
bioindicatrice. L’observation des plantes qui y poussent donne
en effet de précieuses indications sur les caractéristiques
du sol d’une parcelle : acidité, niveau de pollution, teneur en
argiles, en calcium…
LA VIGNE, MAIS PAS QUE !
« L’objectif, c’est de recréer un équilibre » Dernier point : la région produit plus de vin que de céréales !
Il est donc beaucoup question de viticulture. Mais
« Avoir différents éléments structurels dans un paysage, arbres, l’agroécologie ne concerne pas que la vigne.
arbustes, enherbement, bois mort…, détaille Claire Scappini,
attire toute une faune d’insectes, qu’ils soient du sol ou aériens. « Les premières expériences menées par l’Inra (Institut
Et certains seront prédateurs d’autres insectes, néfastes à la national de la recherche agronomique), il y a environ 25 ans,
culture, à l’image des coccinelles qui aident à se débarrasser des ne l’ont pas été sur la vigne, rappelle Bruno Pèbre. Et elles
pucerons. L’objectif, c’est de recréer un équilibre, qui conduise à une ont montré que, si l’on prenait en compte l’ensemble des
régulation naturelle. Une étude espagnole révélait que les vignes paramètres plutôt que le seul rendement brut de la culture,
en monoculture recouraient quatre fois plus aux insecticides que la productivité d’un hectare était une fois et demie supérieure
les vignes conduites en agroforesterie ». en agroécologie. Elle peut s’appliquer en grande culture, en
maraîchage et même en arboriculture. C’est le principe des
La biodiversité offre en effet de précieux auxiliaires à oasis : on cultive les orangers sous les dattiers. Et quand un
l’agriculteur : les oiseaux et les chauves-souris constituent amateur cultive son potager autour d’un verger, c’est déjà en
par exemple également des insecticides aussi efficaces quelque sorte de l’agroforesterie ».
APICULTURE : LA FORMATION DONT ON
FAIT SON MIEL
Cédric Moniquet, technicien chez Racine, a suivi la formation
Apiculture. Même si la vigne n’a pas besoin des abeilles ! « Le
programme des trois jours permet de connaître vraiment cet
insecte, les différentes races, son mode de vie, les différentes
ruches, les différents modes de production de miel selon
les pays… Le dernier jour, nous sommes allés sur le terrain.
Nous avons ouvert les ruches, sorti les cadres, observé…
Mon objectif, c’était d’être capable d’avoir une meilleure
interaction avec les apiculteurs qui nous entourent, savoir les
choses à faire et à ne pas faire à proximité des ruches, afin
de le transmettre aux viticulteurs. Je leur explique aussi qu’ils
peuvent très bien se lancer eux-mêmes dans un projet de ce
type sur leur exploitation. Cela fait partie de la biodiversité des participants a ensuite enchaîné sur une formation
globale. De plus, le miel est un produit qui a le vent en poupe : de six mois pour devenir apiculteur. Et moi, j’ai lancé un
si un viticulteur décide d’installer des ruches à la faveur de petit projet de production personnelle. Etant organisme
ses surfaces d’enherbement, il est parfaitement capable de formateur, il nous paraît en tout cas judicieux d’avoir ce
monter quelque chose de tout à fait cohérent. D’ailleurs, un type de formation dans notre catalogue. »
Le Carré de Racine - Hors-série - 5