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Ensemble
JULIEN FARAUT GILBERT MENEGANTI
« La HVE, je ne pensais pas « Un mal pour un bien »
que ça irait aussi vite ! »
Viticulteur à Lorgues, Julien Faraut a entamé la démarche Avec le soutien des consommateurs, Gilbert
HVE en début d’année. Un mois et demi plus tard, il était Meneganti, maraîcher à Fréjus, a su s’adapter pour
certifié ! traverser la crise sanitaire.
« L’ODG et le distributeur qui achète l’essentiel de nos vins nous « Le plus délicat, au début, a été de trouver des masques
ont bien fait comprendre qu’à terme, les enseignes ne vendront et du gel hydroalcoolique. Mais des clients, professionnels
plus que du bio ou du HVE ». Persuadé de la nécessité de la de santé, nous en ont offert ». L’anecdote racontée
certification, Julien Faraut débute donc la procédure dès les par Gilbert Meneganti illustre bien ce que furent ces
premiers jours de 2020. semaines hors du commun : un mélange de difficultés
et de solidarité.
Plutôt qu’une démarche collective qui lui semblait
fastidieuse, il décide d’opter pour une solution individuelle, « Nous avons installé des barrières de sécurité pour
plus simple et plus rapide. « Travaillant beaucoup avec Racine, faire respecter la distanciation physique par la clientèle
je me suis rapproché d’eux. Et j’ai bien fait : ils maîtrisent tous les du marché paysan, des protections pour les balances et
aspects du cheminement, et j’ai été bien guidé ». les caisses… Et, après une semaine d’arrêt complet, les
acheteurs sont revenus ». Ils sont même revenus en plus
Le processus est d’autant moins compliqué que le viticulteur grand nombre qu’avant le 17 mars. « Aux fidèles, se sont
travaillait déjà dans l’esprit de la démarche. « J’ai dû me montrer ajoutés de nouveaux clients, à qui la foule des grandes
un peu plus pointilleux sur la traçabilité des phytosanitaires, surfaces faisait sans doute peur ».
investir dans un pulvérisateur aux normes et dans des armoires.
Mais les autres points, comme l’irrigation ou les infrastructures Bon nombre d’entre eux n’ont d’ailleurs pas disparu
agroécologiques, ne posaient pas de problème particulier. » avec le déconfinement. « J’ai l’impression qu’une prise
de conscience s’opère, que la proximité et la fraîcheur des
Le résultat ne se fait pas attendre : la certification est produits sont désormais des critères importants. Je sais que
décroché mi-février, ce qui permet à Julien Faraut de voir nous ne sommes pas forcément très nombreux dans ce cas
son millésime 2019 certifié. « Aujourd’hui, je peux vendre mais, finalement, pour nous, cette période aura été un mal
mes vins un peu plus chers. Mais j’apprécie aussi la rigueur que pour un bien. »
m’a apportée la HVE. Par exemple, je nettoie désormais mon
pulvérisateur plus soigneusement que par le passé, et je me
sens plus clean ! »
6 - Le Carré de Racine #3